Pignerolle – 7. C3P

Compte rendu de notre rencontre avec Christophe Béchu en Juin 2016

C3P

Bonjour à tous,

Comme nous vous l’avions annoncé lors de notre dernier message, nous avons rencontré Monsieur Christophe Béchu  ainsi que son directeur de cabinet Monsieur Jérôme Guiho.

Bien que satisfaits d’être enfin reçus, nous étions en même temps quelque peu suspicieux sur les motivations profondes de cette invitation. Elle faisait suite en effet à plus d’un an d’indifférence à nos demandes de rendez-vous réitérées.

Nous avons donc été accueillis dans un climat un peu tendu mais empreint de courtoisie.

Ce fut pour nous l’occasion de rappeler pourquoi nous nous opposions à la fermeture du musée de la communication de Pignerolle, et en quoi cela contredisait à nos yeux certains objectifs revendiqués périodiquement par Monsieur Béchu : valorisation du patrimoine, développement des filières électroniques et numériques à côté du végétal, etc. d’autant que nous approuvons ceux-ci par ailleurs.
Nous avons mis en avant l’intérêt de notre projet pour l’agglomération angevine, en tenant compte de la proximité du site de Pignerolle avec la cité des objets connectés, et de la présence dans notre ville de nombreuses entreprises, de grandes écoles, et de formations universitaires de la filière électronique. Enfin, que le cadre prestigieux et chargé d’histoire de Pignerolle constituerait la vitrine idéale pour ce savoir-faire local et porteur d’avenir.

Mais après nous avoir écoutés poliment, Monsieur Béchu est resté formel :

  • Pignerolle n’a pas vocation à être un musée de la Communication,
  • l’installation d’un musée des technologies modernes dans un château du XVIII° siècle est inappropriée et anachronique.
  • Les blockhaus de la kriegsmarine sont liés à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et pas à celle des télécommunications.
  • La décision de la fermeture a été votée par tous les maires de l’Agglomération et c’est sans appel.
  •  Il a été concédé que la collection a une grande valeur et qu’elle ne sera pas dispersée, mais il n’est pas question de la maintenir à Pignerolle.

Monsieur Béchu nous a annoncé qu’une étude était en cours pour installer la collection dans une autre commune de l’agglomération, mais il n’a pas souhaité nous en dire plus à ce stade des négociations.

Le rez de chaussée du château de Pignerolle servira dans un premier temps à entreposer les œuvres de l’artiste Grau Garriga, puis dans un deuxième temps c’est l’intégralité du monument qui leur sera dédiée.

Nous savons d’ailleurs que les objets du rez de chaussée sont déjà en cours de déménagement, et que le wagon démembré de la véranda a terminé sa carrière à la déchetterie.

Monsieur Béchu nous a clairement fait comprendre de bien vouloir cesser nos attaques par voie de presse si nous tenions à rester un interlocuteur associé à l’avenir de la collection.

En conclusion, il est évident que nous gênons le projet de réaffectation du château de Pignerolle, projet qui selon nous n’apporte rien de plus à l’intérêt du site, n’a aucun rapport avec son histoire d’ancien centre de commandement des télécommunications de la Kriegsmarine, et dont on peut douter qu’il renforce l’attractivité auprès du public. Des lieux comme les locaux inoccupés de la rue de la Harpe dans la Doutre, près du musée Jean Lurcat, nous sembleraient plus pertinents pour accueillir le fond Grau Garriga

Les raisons invoquées pour fermer le Musée de la communication semblent bien loin désormais :

– Coûts de fonctionnement du Musée (ceux d’un musée Grau Garriga seront certainement moindres)…

– Manque de visiteurs (un musée Grau Garriga fera certainement plus de 13 000 Visiteurs par an pour 200 jours d’ouvertures sans aucune promotion)…

– Le coût de la mise aux normes du château est trop important (la question n’est bien entendu plus d’actualité avec le démembrement du musée de la communication pour permettre la réalisation d’une nouvelle muséographie Grau Garriga)…
 
De nouvelles questions se posent :
Combien tout cela va-t-il coûter ? Combien cela va-t-il rapporter et à qui ? A qui appartient la collection Grau Garriga ? A-t-elle été offerte, comme la collection Biraud, à Angers Loire Métropole ?

Quels liens seront établis avec le reste du site : les Bunkers, la véranda, l’orangerie, et les écuries, confiés pour la plupart aux bons soins d’autres associations ?

Les grands perdants de cette opération seront évidemment les habitants de Saint Barthelemy et de l’Agglomération, les écoles, collèges et Lycée qui visitaient le site régulièrement et l’ensemble des entreprises, grandes écoles, universités et associations qui auraient pu voir développer un outil industriel, pédagogique, culturel et touristique de premier plan sur un site privilégié, avec quelques emplois à la clé.

Compte tenu de la pause estivale, nous vous proposons de nous réunir début septembre afin de faire le point avec vous et d’envisager ensemble quelles suites à donner à notre action.

Bonnes vacances à tous, merci pour votre écoute et votre soutien.

Michel Letertre et Alain Groult